Voici une tribune rédigée par Ludovic Friat, président de l’USM, publiée sur Actu-Juridique.fr : « Non les juges ne sont pas le problème de la Justice » concernant la bipolarisation accélérée de nos sociétés : chacun étant nécessairement perçu comme étant « contre » ou « pour« . Elle fait suite à la précédente tribune sur l’évolution inquiétante du parquet italien (« Evolution du statut du parquet : inquiétantes nouvelles transalpines » – à retrouver ici) ainsi qu’à nos courriers au président de la République – à lire ici – ainsi qu’au garde des Sceaux – ici.
« Alors que les attaques contre la justice se multiplient, Ludovic Friat, président de l’Union syndicale des magistrats (USM) met en garde contre cette dérive et rappelle que les juges ne sont pas des ennemis politiques contre lesquels tous les coups seraient permis. » https://www.actu-juridique.fr/professions/magistrats/non-les-juges-ne-sont-pas-le-probleme-de-la-justice
Les magistrats, du parquet comme du siège, n’échappent pas à cette bipolarisation.
Ils sont décrits par certains comme de « dangereux gauchistes laxistes, toujours syndicalistes » et par d’autres comme de « dangereux agents de la répression, parfois syndicalistes« . Bref comme des « ennemis« et non plus comme des « arbitres » appliquant et, au besoin, interprétant la loi à l’aune des démonstrations des avocats des parties, à l’issue d’un débat contradictoire.
En réalité, pour en avoir discuté avec les collègues du monde entier, relevant de la « Common Law » comme du système continental, et même dans les pays où les magistrats se réunissent sous la forme associative et non syndicale, la critique est toujours la même : mettre fin ou limiter l’indépendance juridictionnelle des magistrats du parquet et du siège, notamment sous l’angle disciplinaire, et limiter leur champ d’intervention.
L’Union Syndicale des Magistrats est résolument apolitique, contrairement aux autres organisations syndicales et tente, avec constance, de déconstruire l’idée d’un fantasmé « gouvernement des juges », cousine judiciaire de « l’état profond« , qui s’interposerait entre le peuple souverain et un chef révélé.
Notre démarche sera toujours d’expliquer et déconstruire les croyances, convictions ou la désinformation de certains en la matière et d’inviter ceux qui le souhaitent à prendre un temps de lecture et de réflexion.
N’attendons pas que l’Etat de droit faiblisse pour en regretter le souvenir.