Les enquêtes de Mediapart en BD

15 décembre 2022

Le conseil lecture de Céline Parisot, présidente de l’USM: « les enquêtes de Mediapart en bande dessinée », édition spéciale justice, par Mediapart et La Revue Dessinée.

Ça commençait plutôt bien, avec la phrase suivante : « Cela paraît facile de critiquer la justice ». Un peu d’objectivité allait-elle être apportée ?

Sont abordées diverses procédures pénales, d’intérêt inégal : l’affaire PPDA, une audience de comparutions immédiates à Bobigny, le rôle de la Cour de justice de la République, une enquête journalistique autour des montages d’évasion fiscale du groupe de luxe Kering, le quotidien d’un avocat à Elbeuf (!), la justice pénale au TJ d’Angoulême, le racisme dans un grand restaurant, l’affaire des décrocheurs de portraits et les détournements de fonds publics commis par certains parlementaires.

Le point de vue est souvent assez unilatéral. La justice est régulièrement décrite comme trop bienveillante à l’égard des « puissants » (grands groupes, acteurs économiques ou médiatiques, élus politiques).

Sur la Cour de justice de la République, estimée trop clémente, ce qui n’est un scoop pour personne, les illustrations laissent supposer une connivence entre les hauts magistrats et les parlementaires membres de cette cour, alors même que le texte précise que cette juridiction est faite par des élus pour des élus. Dommage…

Les classements sans suite dans les affaires de violences sexuelles ou de discrimination sont jugés trop nombreux, les procédures trop complexes et trop chères pour les victimes.

L’avocat d’Elbeuf présente un témoignage intéressant sur son quotidien, qui rappelle évidemment le contentieux de proximité (JCP, JAF) que nous connaissons bien en juridiction.

Le manque d’effectifs et de moyens en juridiction est évoqué.

Dans l’ensemble, ce petit opus n’est pas désagréable à lire et expose un point de vue différent de celui des grands médias dont nous avons plus l’habitude.

Si vous allez jusqu’au bout, vous n’aurez pas tout perdu : les auteurs expliquent que si le maillet est souvent utilisé comme élément d’illustration de la justice, les juges français n’en utilisent pas ! Certaines vérités sont toujours bonnes à rappeler.