L’Association européenne des magistrats tient en ce moment son congrès annuel en Pologne, où l’indépendance de la justice a été gravement menacée ces dernières années. Nous y reviendrons prochainement à l’occasion d’un article dédié à ce congrès. Mais il faut ici de toute urgence relayer la demande de libération du magistrat turc Murat Arslan.
En détention depuis 2016, Murat Arslan est un ancien rapporteur de la Cour constitutionnelle turque et président de l’Association pour l’Union des juges et procureurs turcs (YARSAV), aujourd’hui dissoute. Murat Arslan, fervent partisan de l’indépendance du pouvoir judiciaire, a remporté l’édition 2017 du Prix des droits de l’homme Václav Havel (distinction créée en 2013 et décernée chaque année par l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe), qui récompense une action exceptionnelle de la société civile en faveur des droits de l’homme.
L’Union internationale des magistrats et sa branche européenne, l’Association européenne des magistrats (UIM-IAJ et AEM-IAJ dont l’USM est membre fondateur – lire ici), ont pris l’initiative de lancer un mouvement pour faire pression sur le gouvernement turc afin qu’il accorde à Murat Arslan une libération conditionnelle immédiate, conformément à la loi turque.
Vous trouverez sur le site de l’UIM-IAJ, qui dédie une page spéciale à la situation de notre collègue turc (lire ici), un message d’un autre collègue turc, Murat Durmaz, nous informant du refus des autorités turques d’appliquer la loi qui permettrait à Murat Arslan d’être enfin libéré après 8 ans d’emprisonnement dur et injuste. Nous voulons tout mettre en oeuvre pour obtenir la libération conditionnelle immédiate de Murat Arslan, véritable champion de l’indépendance judiciaire.
L’USM a publié plusieurs articles sur la situation de nos collègues turcs au fil des ans dans différents numéros du NPJ. Vous trouverez certains de ces articles ci-dessous :
- Un appel aux dons pour le soutien à nos collègues turcs, lancé par Christophe Régnard dans le NPJ de mars 2017
- Un article de José Igreja Matos, président de l’AEM en 2021 : « L’espoir n’est pas un vain mot »
- L’article du NPJ de décembre 2022 sur le congrès de l’UIM à Tel Aviv, où nous rappelions que Murat Arslan était emprisonné depuis 6 ans alors… lorsque le prix de l’indépendance de la justice lui a été remis.
N’oublions pas que la lutte pour l’indépendance de la justice, pilier de la démocratie et de l’Etat de droit, est une histoire sans fin, un éternel recommencement ; ne baissons pas la garde !